Voyage au coeur de l’hiver russe

Musée du jouet Le Quatuor Florestan – Colmar DNA 2/12/2012
Voyage au cœur de l’hiver russe

Le concert du Quatuor Florestan, vendredi soir, aurait pu s’intituler « Voyage d’hiver » à cette nuance près qu’il se situait un peu plus à l’Est que celui de Schubert.
Les quatre musiciens de l’orchestre philharmonique de Strasbourg, dont le premier violon Philippe Lindecker, avaient choisi en effet de célébrer des compositeurs russes romantiques dans un tableau en alternance avec des contes poétiques dédiés à l’hiver et plus principalement à la période de Noël.
L’introduction – et fugue – d’Alexandre Glazounov fut ainsi suivie d’un « matin d’hiver » – dit par Chantal Lehr – de Pouchkine, très en vedette ce soir avec deux autres contes sur le même thème, contant la mélancolie du voyage de la troïka sur les plaines enneigées, puis la rencontre dans la taverne, avec un clin d’œil d’un printemps entrevu dans la figure d’une éblouissante jeune fille : « La rose russe ne craint pas les tempêtes du Nord ».
Un auditoire attentif de passionnés a suivi ainsi l’élégante rigueur des cordes dans les volutes tour à tour mélancoliques ou joyeuses de Borodine et de Tchaïkovski, où se répondent accents dramatiques et mouvement allègres, mais toujours raffinés, après que Nicolas Gogol eût évoqué la nuit d’un Noël ukrainien.
Le sujet était de circonstance, préparant au joli conte populaire de Babouschka, qui avait quitté son intérieur confortable pour suivre éperdument les Rois mages pour rencontrer l’enfant-roi, Jésus.C’est entre l’ Andante cantabile de Tchaïkovski et l’ Allegro moderato de Borodine que Babouschka trouvera la réponse à sa quête universelle et intemporelle, restée infructueuse : l’enfant Jésus, venu personnifier l’Amour, était dans son cœur.

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